Nous appelons les États d’Amérique latine et des Caraïbes à promouvoir et à garantir l’inclusion et l’intégration sociale des enfants, des adolescents et de leurs familles dans les situations de migration.

Nous appelons les États d'Amérique latine et des Caraïbes à promouvoir et à garantir l'inclusion et l'intégration sociale des enfants, des adolescents et de leurs familles dans les situations de migration.

Journée internationale des migrants

18 décembre 2020.- La migration dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes est l’une des principales caractéristiques de la région. Rien qu’en 2019, on comptait plus de 30 millions de personnes originaires de ces pays vivant en Amérique du Nord (26,6 millions) et en Europe (5 millions)[1].

En fait, le principal couloir de migration de pays à pays dans le monde est celui des États-Unis, où transitent principalement des personnes en déplacement depuis le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras. Des pays comme la Colombie, l’Équateur, le Brésil et le Pérou sont également des pays d’origine, de transit et de destination pour les migrants[2].

En particulier, le Mexique est le deuxième pays au monde – après l’Inde – à compter 12 millions de citoyens vivant en dehors de ses frontières, principalement aux États-Unis[3]. Le Mexique est suivi par le Venezuela et la Colombie, les principaux pays d’origine des migrants en Amérique du Sud, avec respectivement 5,4 et 2,9 millions de personnes[4].

Le cas spécifique du Venezuela a représenté une crise majeure de migrants et de réfugiés, avec le déplacement de 1,7 million de Vénézuéliens vivant en Colombie[5], et le reste dans 17 autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes, aux États-Unis et en Europe.

D’autre part, les risques et les effets associés aux enfants et aux adolescents en situation de migration ont considérablement augmenté en raison de la pandémie causée par le COVID-19, entravant leur accès aux droits tels que l’éducation, la santé, l’alimentation et le logement, affectant leur développement normal et les exposant à de plus grands risques tels que le trafic d’êtres humains, la violence sexiste, entre autres associés à l’absence de protection intégrale en temps opportun.

De même, la distanciation sociale et l’enfermement en tant que mesures de confinement COVID-19 compliquent davantage les conditions de promotion et de mise en œuvre de dynamiques de reconnaissance et de respect des différentes expressions culturelles, générant de plus grands défis pour l’inclusion et l’intégration sociales.

Cette situation, associée à un manque de compréhension et d’empathie, a conduit à la violation des droits de l’homme et à l’impossibilité d’une intégration interculturelle, provoquant des effets néfastes qui se manifestent dans les dimensions physique, cognitive, émotionnelle et comportementale, en particulier dans la vie des enfants et des adolescents.

Cependant, ces comportements discriminatoires et xénophobes affectent non seulement les personnes en situation, mais aussi les communautés d’accueil, en ayant un impact sur l’environnement et en érodant le tissu social.

Pour lutter contre la xénophobie, les organisations soussignées ont lancé la campagne régionale #MyLandIsYourLand dans le but de prévenir la discrimination et de promouvoir la tolérance en reconnaissant que les particularités de chaque pays et de chaque migrant enrichissent les communautés plutôt que de les diviser.

Enfin, à l’occasion de la commémoration de la Journée internationale des migrants, nous appelons les États à se conformer à leur obligation de respecter et de garantir les droits de l’homme de toutes les personnes se trouvant sur leur territoire et sous leur juridiction, sans discrimination d’aucune sorte. Voici quelques-unes des recommandations :

  1. Veiller à ce que les enfants et les adolescents en situation de migration aient immédiatement accès à leurs droits dans des conditions d’égalité, en particulier à l’identité, à l’éducation, à la santé, à un logement décent, à une protection spéciale, entre autres droits, par la mise en œuvre de programmes qui prennent en considération les besoins particuliers des migrants ;
  1. Renforcer les systèmes de protection nationaux afin de fournir des services complets et opportuns aux enfants et aux adolescents en situation de migration, avec un suivi de leur retour ;
  1. Les États devraient disposer de protocoles et de normes pour la protection des enfants et des adolescents en situation de migration, et articuler leurs actions sur la base des résolutions du Comité des droits de l’enfant et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme visant à garantir leurs droits dans le contexte d’une pandémie ;
  1. Prendre en compte la population migrante dans les programmes nationaux de développement social, d’assistance sociale, de santé, d’éducation, de travail, ainsi que de soins psychologiques et de protection de la santé mentale, entre autres ;
  1. Promouvoir la cohésion sociale dans les communautés par le biais de foires, de projets d’entrepreneuriat, d’activités de loisirs et récréatives, d’art et de sport, d’espaces d’échange culturel et d’intégration sociale. De même, proposer des projets communautaires visant à récupérer des espaces publics ou à améliorer l’environnement urbain ou rural avec la participation active de la population migrante ;
  1. Adopter des mesures, même de nature temporaire, pour promouvoir la régularisation des migrations qui faciliteraient l’intégration socio-économique dans les pays d’accueil, créant ainsi les conditions permettant aux migrants de contribuer au développement et à la réactivation économique des pays d’accueil, et
  1. Offrir des possibilités de relocalisation des migrants vers des lieux offrant des opportunités d’emploi et de développement afin de soulager les communautés ayant une forte population de migrants.

Nous invitons donc la société à rejoindre la campagne et à la diffuser sur les réseaux sociaux. Rejetons l’intolérance et la xénophobie ! Défendons l’inclusion et l’intégration sociale des migrants !

Organisations partenaires du programme de soutien à la société civile de Save the Children en Amérique latine et dans les Caraïbes

[1] Organisation internationale pour les migrations (2020), Rapport sur la migration dans le monde 2020. Disponible à l’adresse suivante : https://publications.iom.int/books/informe-sobre-las-migraciones-en-el-mundo-2020.

[2] Idem.

[3] Idem.

[4] Plate-forme de coordination pour les réfugiés et les migrants au Venezuela. Disponible sur : https://r4v.info/es/situations/platform

[5] Idem.